Au Honduras, en 1502, un chef amérindien offre des fèves de
cacao à Christophe Colomb. « Oh ! des crottes de chèvre », pense l’explorateur
avant de jeter l’indélicat présent. Les Européens apprennent plus tard que,
mélangé à de la farine de maïs, de la sève sucrée, de la vanille et des
piments, le cacao donne une boisson appelée xocoatl (chocolat) par les
Aztèques. Coup de fouet garanti ! Quand il rapporte ce dopant en Espagne, en
1528, le conquistador Hernán Cortés affirme qu’ « une tasse de cette boisson
permet à un homme de marcher un jour sans manger ».La production du cacao se
partage entre les pays dont il est originaire (Amérique du Sud) et les pays
d’Afrique de l’Ouest où il a servi de culture de rente pour les colonisateurs.
Ces Etats africains (Ghana, Côte d’Ivoire…) sont désormais les principaux
producteurs. Mais planter et récolter n’est pas l’activité la plus rentable. On
estime que 6 % du prix final revient au producteur tandis que les pays (la plupart
occidentaux) qui transforment le cacao en chocolat s’octroient une part
importante des marges.
1. Récolte
Le cacaoyer fournit sa première récolte entre novembre et
mars, et une seconde, plus faible, entre mai et juillet. A l’aide d’une lame,
le cacaoculteur sépare le fruit de la branche en veillant à ne pas abîmer
l’écorce ni les autres fruits.
2. Ecabossage
Un cacaoyer fournit une quarantaine de cabosses par an.
Mûres, elles prennent une couleur jaune orangé. Le fruit est fendu dans le sens
de la longueur. Une cabosse recèle 20 à 40 fèves environ, enrobées d’une pulpe
blanche et humide à la saveur sucrée, le mucilage. Il faut une vingtaine de
cabosses pour 1 kg de fèves séchées.
3. Fermentation
Les fèves sont entreposées dans des bacs où elles fermentent
pendant un à sept jours. La fermentation empêche la fève de germer, lui enlève
une partie de son amertume et développe les précurseurs d’arômes.
4. Séchage
Une fois fermentées, les fèves risqueraient de moisir. Elles
sont posées sur des séchoirs – souvent de simples plans cimentés -, mises à
sécher au soleil et retournées régulièrement. Leur taux d’humidité passe de 70
à 7 %.
Phase industrielle
5. Concassage
Sorties du sac de jute dans lequel elles ont voyagé, les
fèves sont nettoyées de la poussière et des résidus Elle passent ensuite dans
un concasseur qui les débarrasse de la coque et du germe : reste l’amande.
6. Torréfaction
Cette étape peut avoir lieu avant le concassage, la fève
perdant son enveloppe pendant la cuisson. C’est lors de la torréfaction que,
grâce à la chaleur, le cacao se charge des arômes qui lui donnent sa finesse et
perd son amertume.
7. Broyage
La fève concassée et torréfiée s’appelle le grué. Broyé, il
se transforme en une pâte semi-liquide, appelée masse ou liqueur de cacao Elle
peut être vendue sous cette forme aux industriels du chocolat.
8. Pressage
La pâte de cacao passe dans des presses munies de filtres.
Sont extraits le beurre, liquide, qui est désodorisé et coulé dans des moules,
et le tourteau, concassé pour devenir de la poudre de cacao.
9. Malaxage
Pâte de cacao et beurre de cacao issu du pressage sont
mêlés: on obtient le chocolat. Pour du noir, on ajoute du sucre ; puis de la
poudre de lait pour le chocolat au lait. Dans le blanc, il n’y a pas de pâte de
cacao. Résultat: une pâte homogène à la texture fine.
10. Conchage
La pâte est chauffée à 70 °C tout en étant lentement brassée
afin de développer son onctuosité et ses flaveurs. On peut ajouter du beurre de
cacao et de la lécithine de soja, un émulsifiant qui rend le mélange plus
homogène.
11. Tempérage
C’est l’opération délicate qui consiste à laisser refroidir
la pâte à 28 °C pour qu’elle durcisse, puis la réchauffer «jusqu’à 32 °C pour
que le chocolat prenne son aspect satiné, se casse aisément tout en étant
onctueux en bouche.
12. Moulage
Le chocolat liquide est versé dans des moules qui lui
donnent sa forme définitive (carré, plaque…). Ils sont légèrement agités pour
chasser les bulles d’air. Puis ils pas sent en réfrigération ; le chocolat se
contracte et cristallise.
Par Claire Cousin
Les différentes variétés de cacao et leur caractère
On distingue trois grandes variétés de cacao. Le cacao de
consommation Forastero et les cacaos nobles Trinitario et Criollo.
Forastero
Ce cacao est considéré comme l'ancêtre de toutes les
variétés de cacao. Sa robustesse garantit de très forts rendements – il
représente ainsi environ 80 % de la culture mondiale. Le Forastero se
caractérise par son très fort goût de cacao, peu aromatique et légèrement amer
ou aigre.
Trinitarios
Les Trinitarios associent les bonnes qualités de résistance
du cacao de consommation aux agréables qualités gustatives du cacao noble. Le
cacao Trinitario présente un goût de cacao puissant et riche en arôme et une
très légère acidité.
Criocollo
Le Criollo est considéré comme le plus raffiné des cacaos
nobles. Peu acide, très faiblement amer, il possède, en plus d'un goût de cacao
très doux, des arômes secondaires prononcés qui rappellent les noix, le
caramel, les myrtilles ou le tabac. La plante Criollo étant dépendante des
champignons et des parasites, son rendement est moindre et ses fruits par
conséquent plus précieux.
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